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La Liga est-elle le meilleur championnat du monde ?

La Liga est-elle le meilleur championnat du monde ?

Les clubs espagnols depuis quelques années sont relativement présents dans le paysage du football européen. La Liga BBVA est très suivie partout dans le monde, notamment par les très nombreux fans des clubs historiques, le Real Madrid, et son rival blaugrana, le FC Barcelone. Aujourd’hui, par la qualité de jeu proposé sur le territoire espagnol, et ses excellents résultats européens, tant en Ligue des Champions qu’en Europa League, peut-on affirmer que la Liga BBVA est le championnat le plus relevé du monde actuellement ? Lorsqu’on regarde le palmarès européen de ces dernières années, un coefficient UEFA très prospère, et un modèle de jeu qui fait plaisir à tout spectateur, on peut répondre oui.

 

L’Espagne domine le football européen

 

Aujourd’hui, à l’heure où je vous parle, le coefficient UEFA le plus élevé est celui d’Espagne avec 84.285 points, loin devant l’Allemagne (65.749 points), et l’Angleterre (64.221 points). Qu’est-ce qui explique la place de leader du football espagnol, et qui plus est, avec autant d’avance ? Tout simplement par des résultats florissants, montrant sûrement une certaine supériorité devant les autres championnats majeurs. La Liga BBVA, ce n’est pas seulement le Barça et le Real, mais aussi l’Atlético, Séville qui ont donné encore des rayons de soleil au football espagnol. Bilbao et Villareal ont montré également leurs qualités aux yeux de la planète football. Les clubs espagnols sont omniprésents, et les résultats le prouvent.

 

On va d’abord voir la saison 2015/2016. En Ligue des Champions, quatre clubs espagnols s’affichaient aux phases de poules de la Ligue des Champions : le Real Madrid, le Barça, l’Atlético Madrid et l’Athlétic Bilbao (heureux sortant du SC Napoli en barrage, dont les basques n’étaient pas donnés favoris). Trois sur quatre sortent des poules, avec la première place. A l’arrivée, on retrouve un club espagnol vainqueur de la coupe aux grandes oreilles, le FC Barcelone, qui a battu aux phases à élimination directe, successivement, les champions d’Angleterre, France, Allemagne et Italie (City, PSG, Bayern et Juventus). Le Real s’incline en demi-finale contre la Juventus et l’Atlético est éliminé en quart par son rival madrilène. Ce qui veut dire qu’il y a eu trois clubs espagnols en quart, dont l’un éliminé dans un duel 100% espagnol. C’est le pays qui a eu le plus de représentants de son championnat tout au long de la compétition (hormis les huitièmes de finales, où il y a les quatre représentants de Bundesliga), avec le titre au bout.

 

 

Concernant l’Europa League, il y avait deux représentants espagnols dès les poules, Séville, en compagnie de Villareal, puis un troisième avec l’Athlétic Bilbao, reversé de la Ligue des Champions après leur troisième place en poule. Bilbao se fait éliminer dès les seizièmes par le Torino, alors que Villareal se fera éliminé le tour suivant, par… Séville ! Encore une fois, et comme la saison 2014/2015, il y a encore des éliminations par des duels 100% Liga (repensons à l’incroyable FC Séville-Betis en huitième ou même à la demi-finale FC Séville- Valence). Séville remporte pour la deuxième année consécutive l’Europa League, ce qui fait un carton plein pour les clubs espagnols, comme l’année précédente, avec le Real Madrid vainqueur de l’édition 2014 (et réalisant la décima), et Séville, qui va pouvoir grâce à ce titre, accéder directement aux phases de poule de la Ligue des Champions 2015/2016.

 

On constate des résultats constants et bons pour un football espagnol en réussite. Si on fait un état des lieux historique, en remontant de quinze années, on peut voir que sept éditions de Ligue des Champions sont remportées par le Real Madrid et le Barça (2000, 2002, 2006, 2009, 2011, 2014, 2015), avec des présences régulières dans le dernier carré, et aussi trois finales (dont deux pour les malheureux Valenciens en 2000 et 2001, et l’Atlético en 2014), dont deux finales 100% espagnole en 2000, entre le Real et Valence, et 2014, entre le Real et l’Atlético. Pour l’Europa League, entre 2000 et 2015, sept éditions sont aussi gagnées par des clubs en provenance de la Liga BBVA (2004, 2006, 2007, 2010, 2012, 2014, 2015) : Valence, Séville (quatre fois, dont deux fois consécutivement) et l’Atlético. Encore une fois, à noter qu’il y a eu dans ces sept finales, deux finales 100% Liga, en 2007 avec les sévillans contre l’Espanyol Barcelone et en 2012, l’Atlético contre l’incroyable Bilbao de Bielsa qui avait marqué les esprits en réalisant un parcours exceptionnel (en éliminant respectivement Manchester United, Schalke, Sporting).

 

Encore plus édifiant, la Supercoupe d’Europe montre véritablement la suprématie espagnole sur l’Europe. Cette coupe oppose le vainqueur de la Ligue des Champions au vainqueur de la Ligue Europa (ou Coupe de l’UEFA anciennement). Depuis 2000, la Supercoupe d’Europe a eu la présence d’au moins un club espagnol dans onze matchs de Supercoupe, dont neufs ont été remporté par un club espagnol. Encore mieux, cette Supercoupe a été remporté par quatre clubs différents (Valence, le Real Madrid, le FC Barcelone et l’Atlético Madrid), dont trois duels 100% espagnols, où l’on retrouve le Barça et Séville, en 2006 et 2015, et les même andalous contre l’ogre madrilène en 2014. On se rend compte de la place que prennent les grosses formations de Liga, au sein de l’Europe, face aux clubs anglais, allemands, italiens.

 

La Liga, un championnat avec une qualité de jeu élevée et une gestion parfaite.

 

Le championnat espagnol comme on peut le voir dans l’analyse précédente sur la prospérité des clubs espagnols sur le plan européen, monte en puissance et a notamment un haut de tableau de plus en plus compétitif. Arrêtons de dire qu’il y a seulement le Barça et le Real, entre 2000 et 2015, il y a eu cinq champions différents : la Deportivo, Valence, le Real Madrid, le Barça et l’Atlético. Si on fait une comparaison avec la même période, c’est identique avec la Bundesliga, et la Premier League qu’on nous présente comme la plus compétitive n’a connu que quatre champions différents.

 

 

Si la Liga va bien, c’est que son championnat devient aussi compétitif et le niveau du haut de tableau est très relevé, et n’a rien à rougir du top 6 de la Premier League ou les premières têtes d’affiches de Bundesliga, comme l’atteste les résultats européens. Surtout, la particularité du championnat espagnol, c’est que la qualité de jeu est excellente, et les équipes sont offensives, portées par des entraîneurs dont la mentalité est de marquer un but de plus que l’adversaire. De plus, la formation espagnole est basée sur la maîtrise technique, une intelligence tactique, et beaucoup d’entraînements avec le ballon. Les entraînements sont très intenses, et cela permet à l’équipe entière d’obtenir une réelle progression. Des ex-joueurs de Ligue 1 qui sont arrivés en Liga, comme Trémoulinas ou Ferreira-Carrasco ont témoigné d’une différence flagrante des entraînements entre l’Espagne et la France. Il n’y a pas de secret, plus on s’entraîne avec le ballon, plus on acquiert de la maîtrise et le spectateur bénéficie d’un football esthétique, tout en sachant que les joueurs prennent du plaisir à jouer.

 

Tout fan de football se rappelle de la fameuse sélection espagnole qui a remporté l’Euro 2008 et 2012, et la Coupe du Monde 2010, avec un football de qualité, appliqué par des artistes du ballon rond. On retrouve cela dans la Liga BBVA, et si on connaît la qualité de jeu exceptionnelle du Barça par exemple, on peut également admirer le jeu très offensif et risqué du Rayo Vallecano, prôné par Paco Jemez. Avec un tout petit budget, cette équipe a une philosophie de jeu bien précise, et n’hésite pas à attaquer contre les gros, y compris le Real Madrid et le Barça. Ainsi, le Rayo arrive à se maintenir, et permet à certains joueurs de progresser et de passer un cap. On peut penser à Michu qui a fait seulement une saison (et bonne) et a pu directement rejoindre l’Angleterre et Swansea. Autres exemples, Alberto Bueno, parti libre à Porto, ou le jeune Kakuta, dont sa carrière est totalement relancé, et a réalisé une très grande saison sous les ordres de Jemez. Maintenant, il évolue au FC Séville. D’autres clubs méritent d’être mentionnés pour leur qualité de jeu louable, comme le Celta Vigo de l’excellent Berizzo, capable d’embêter les grosses écuries au Balaidos avec une certaine prise de risque. Villareal avec une excellente maîtrise de la conservation du ballon et un Madrigal vêtu de jaune fait toujours du bien au paysage de la Liga. Le Bilbao de Valverde est également redoutable, et gère bien l’héritage laissé par Marcelo Bielsa. Même après les départs de joueurs comme Javi Martinez, Llorente, Ander Herrera, la qualité de jeu est merveilleuse, grâce à des joueurs comme Iturraspe, Susaeta et l’avènement d’Inaki Williams en attaque. Le San Mamès est vraiment chanceux, et il y a une campagne d’Europa League à gérer pour eux, et qui sait, pour remporter le titre ? N’oublions pas l’excellent travail fournit par Unai Emery avec Séville, un des meilleurs coachs de Liga.

 

Les clubs de Liga, en plus de nous proposer du spectacle grâce à la mentalité de jeu incorporée dès le centre de formation, sont également d’excellents gestionnaires, du point de vue financier, des négociations de transferts, et du recrutement. Les clubs espagnols, hors Barcelone et Real Madrid, n’ont pas un budget aussi élevé que les clubs de Premier League. Ainsi, des clubs comme Séville par exemple, ne peuvent pas se permettre de mettre des sommes colossales sur n’importe qui, comme font quelques clubs anglais. Ainsi, grâce à des hommes comme Monchi (directeur sportif du FC Séville) ou des excellents recruteurs qui supervisent des joueurs ayant les qualités adéquates pour jouer dans leurs équipes, ils permettent aux clubs espagnols d’être compétitif, tout en dépensant intelligemment et non dans l’excès grâce à leurs compétences et leurs choix cohérents. Les recrutements sont très bien réfléchis et souvent, les clubs anticipent les départs et se mettent déjà à la chasse pour trouver l’éventuel remplaçant. Prenons l’exemple de Séville : M’Bia allait partir libre, et donc, il fallait tout de suite trouver un remplaçant ayant les mêmes caractéristiques que le joueur camerounais, un joueur qui déménage l’entrejeu. Monchi a trouvé N’Zonzi. Aleix Vidal part pour le FC Barcelone, Séville recrute pour seulement trois millions l’un des meilleurs latéral droit de Ligue 1, Mariano. Tout est fait et organisé minutieusement.

 

Pour les ventes, les négociations sont bien gérées en général, et les clubs du pays de la Roja réussissent à rentabiliser largement leurs transferts. Les stades sont aussi des sources de revenus non négligeables, comme au Bétis (le club populaire de Séville), fraîchement promu, où le stade Benito-Villamarin remplis de vert, attend 30 000 abonnés (sachant que le stade peut contenir 50 000 places). Bilbao grâce à son identité basque très forte et l’Atlético Madrid pour son côté populaire comptent également un nombre d’abonnés très importants, montrant une ferveur remarquable, et une source de revenue pour ces clubs importants.

 

 

Une saison 2015/2016 qui promet encore avec des équipes plus compétitives

 

La saison 2015/2016 a déjà été entamé pour les clubs espagnols par la Supercoupe d’Europe 100% espagnole, opposant un match spectaculaire entre Barcelone et Séville, se terminant sur le score 5-4 après prolongation, et marqué par un come-back incroyable des sévillans, menés 4-1, et revenant à 4-4 avant la fin du temps réglementaire. Enfin, il y a eu la Supercoupe d’Espagne entre Barcelone et le dernier finaliste de la Copa del Rey, Bilbao. Et à la surprise générale, et par une leçon tactique orchestrée par Valverde et ses protégés, l’Athlétic après 31 ans de disettes, remporte la Supercopa, grâce à une excellente performance à San Mamès 4-0 (bien que le Barça ait joué sans des cadres comme Piqué, Busquets, Iniesta, Rakitic, Neymar et Alba blessés), suivi d’un 1-1 au Camp Nou. Ainsi, on peut discerner que trois clubs de Liga ont remporté au moins un titre, allant jusqu’à quatre pour le FC Barcelone. Ainsi, la compétitivité de la Liga est bien là, et elle est alléchante pour la saison à venir, le championnat reprenant dès le vendredi 21 août, avec un très beau match d’ouverture, Malaga-Séville.

 

L’année précédente, on a pu voir un Big cinco, avec une lutte pour le titre jusqu’à la 37ème journée entre les deux monstres madrilènes et barcelonaises, et les luttes pour les places 3 à 5 indécises jusqu’aux dix dernières minutes de la dernière journée, deux points séparant seulement l’Atlético (3ème) et Séville (5ème). D’ailleurs, on va retrouver quatre d’entre eux en phases de poules, et peut-être cinq, si Valence fait face à Monaco en barrage de la Ligue des Champions. Cinq clubs espagnols en phase de poules, dont potentiellement trois en chapeau 2 ! Ça pèse, et ça montre une certaine supériorité actuelle du championnat de la Liga BBVA. En Europa League, on va retrouver de nouveau Villareal et peut-être Bilbao qui a un barrage à passer. En tout cas, il va sûrement falloir compter encore sur les clubs de Liga cette saison, puisqu’il y a eu des renforcements importants.

 

Le Real Madrid a renforcé son milieu avec l’arrivée du jeune prodige croate Kovacic, et aussi le poste de latéral droit avec Danilo. Avec le prolongement de Sergio Ramos, et l’achat de l’espoir Vallejo, le secteur défensif est assuré. Le Real est encore prêt pour essayer de rafler des titres et ainsi, éviter une nouvelle saison blanche, Benitez le sait. Le Barça avec un deuxième triplé historique ne se repose pas sur ses lauriers, et recrute le polyvalent latéral et milieu droit Aleix Vidal, et surtout, le dribbleur turc colchonero, Arda Turan. Cependant, les deux protagonistes ne pourront pas jouer avant janvier 2016. Chez les deux géants, les gros départs à signaler sont celles de Casillas à Porto, Pedro à Chelsea et Xavi parti au Qatar. Chez les concurrents, l’Atlético Madrid a frappé fort dans le secteur offensif, en prenant Jackson Martinez, Vietto, et le jeune Ferreira-Carrasco, Simeone promet de mettre en place un style de jeu plus séduisant, et avec ces joueurs-là, on a hâte de voir ça. Le come-back de Filipe Luis chez les Colchoneros est également une très bonne nouvelle pour l’Atlético, le flanc gauche va être grandement animé, bien qu’Arda soit partie chez les Blaugranas.

 

Du côté de l’Andalousie, chez les FC Séville, Monchi a également ramené du lourd, et à moindre coût. Les arrivées en libre de Krohn-Dehli et Konoplyanka, suivi de N’Zonzi, Kakuta renforcent considérablement le milieu sévillan. Rami, qu’Unai Emery connaît très bien depuis son passage à Valence, améliore la défense. En revanche, il y a le départ de deux joueurs majeurs de l’équipe : le tueur Bacca et le rapide Aleix Vidal. Mais pas de panique, Monchi a tout prévu, et les a remplacés respectivement par le prêt d’Immobile et Mariano.

 

 

Concernant Valence, le mercato est aussi de bon augure, bien qu’il y ait la blessure du portier brésilien Diego Alves et le départ du patron de la défense, Otamendi, pour Manchester City. Le gardien australien Matthew Ryan, en provenance de Bruges et auteur d’une grande saison avec le club belge arrive, tout comme Negredo dont l’option d’achat a été activée. De plus, l’arrivée sur les ailes du grand espoir Santi Mina et en libre de Bakkali constituent une fraîcheur pour Valence. Avec le mercato du Big cinco, la Liga 2015/2016 promet encore beaucoup de choses.

 

Mais des outsiders comme Villareal, le Celta Vigo, Bilbao ou Malaga avec sa jeunesse (mais qui a perdu Castillejo) sont aussi attendus pour cette saison 2015/2016, notamment pour la bataille des places européennes. Villareal a perdu Dos Santos, Vietto et Cheryshev, mais se reprend avec l’arrivée de Soldado, du jeune Castillejo et de Bakambu. Il faudra encore compter sur Bilbao, qui a pu compter sur l’arrivée de Boveda et dont les joueurs majeurs sont encore là, même si Iraola est parti pour la MLS et ont fait des dégâts contre Barcelone en Supercopa. Le Celta Vigo sera une équipe à surveiller de très près. Nolito est encore présent, Guidetti (libre) et Wass sont arrivés pour renforcer une équipe dans la continuité. Cependant, Krohn-Dehli et Santi Mina sont partis, mais le venue de Gervinho ne serait pas impossible selon certains médias.

 

En tout cas, la Liga est prête à vivre une nouvelle saison pleine de passion, peut-être avec quelques surprises. Légitimement, on peut considérer actuellement la Liga BBVA comme le meilleur championnat du monde, avec un haut de tableau dont le niveau est très relevé.

 

Raphael Benbouhou

Photos: Gettyimages/Marca

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