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PL - Les clés du mercato : Stoke City

PL - Les clés du mercato : Stoke City

Le marché des transferts bat son plein en Europe. En Premier League, comme ailleurs, les spéculations et les rumeurs vont bon train. Les médias sportifs et les fans en raffolent, chacun essayant d’imaginer l’effectif que pourraient avoir les clubs européens. Mais ne vous y trompez pas, si les rumeurs supplantent les actes, ça travaille beaucoup en coulisses, dans les bureaux des staffs techniques et autres managers de club. Je vous propose d’égrainer les clés du mercato des 20 clubs de premier League du prochain exercice 2015/2016, les tendances, les secteurs à renforcer, les revues d’effectif…

 

Je suis le plus ancien club de Premier League, capitale de la poterie et ville de naissance du légendaire Sir Stanley Matthews, le sorcier du dribble l’appelait-on dans le Stoke-on-Trent. Dans l’est des Midlands, Stoke City poursuit sa marche dans l’élite depuis la promotion en 2008. L’équipe évoluait alors sous les ordres de Tony Pulis qui a construit les bases de l’équipe actuelle. Les Potters, comme on les surnomme avaient un style très particulier, un style de jeu très anglais mais à l’extrême. Un joueur illustre cet esprit, Rory Delap : l’homme qui transformait les touches en corners aussi loin soit-elle de la surface de réparation. Stoke était alors pour les détracteurs de la PL, l’exemple à citer pour argumenter sur le « soit-disant » faible niveau de jeu du championnat. Tony Pulis et ses hommes ont assumé et ont eu raison puisque Stoke City se maintient en 08/09 grâce à une honorable 12e place et ne finira jamais en deçà de la 15e place depuis cette accession dans l’élite. Cette progression, Stoke l’avait montré par le passé, une ascension graduelle de la 3e division (Football League One) à la Premier League entre 2002 et 2008.

 

Le jeu rugueux et athlétique, Tony Pulis en a fait la marque de fabrique de Stoke City. Cependant, avec l’afflux de joueurs étrangers, surtout latins en Premier League et la dominante technique que l’on connaît actuellement, les Potters se devaient de s’adapter, ce que n’a pas réussi le gallois qui finit difficilement la saison 12/13 au cours de laquelle son équipe a frôlé la zone rouge. Un gallois vient en replacer un autre puisque c’est Mark Hughes qui lui succède. Cet homme qui a marqué non seulement le football britannique mais surtout Manchester United dans les années 90 peine à trouver chaussure à son pied, qui porte désormais des baskets derrière la ligne de touche depuis 2002 et sa retraite professionnelle à Blackburn. Malgré des débuts réussis avec la sélection galloise et une qualification à l’Euro 2004, Mark Hughes vacille et n’arrive pas à s’imposer en tant que manager à Blackburn ensuite Manchester City puis Fulham et Queens Park Rangers avec à chaque fois une enveloppe considérable pour recruter.

 

 

Enfin la bonne pour Mark Hughes ?

 

Le gallois arrive à Stoke avec une volonté de changer le style de jeu de l’équipe : apporter une touche technique et offensive, lui l’ancien attaquant de Manchester United et de Chelsea. Pas de risque pour son premier mercato qui voit débarquer Steven Ireland, son ancien joueur à Manchester City, Marc Muniesa du FC Barcelone et le capricieux Marko Arnautovic en provenance du Werder Brême, mais la base de l’équipe, Pulis l’avait déjà modelé telle une poterie : Asmir Begovic, Ryan Shawcross, Peter Crouch, Jonathan Waiters, et Charlie Adam. Les résultats sont là, les Potters terminent pour la première fois en première partie de tableau, une honorable neuvième place. L’exercice 14/15 s’inscrit dans la continuité avec l’arrivée surprenante du petit Bojàn Krkic dans cette équipe très aérienne, de Mame Biram Diouf auteur d’une très bonne saison avec Hanovre en complément de Peter Crouch et finalement le prêt du nigérian Victor Moses en provenance de Chelsea. Le jeu de Stoke se libère beaucoup plus, l’effectif est très homogène. Entre les expérimentés (Crouch, Shawcross, Ireland, Whelan), les joueurs confirmés (Begovic, Adam, Nzonzi, Waiters) et les nouveaux arrivants (Diouf, Arnautovic et Bojàn), Stoke réalise une saison solide bien à la hauteur de son effectif. Sa plus mauvaise série, c’est 3 matchs sans victoire, arrivée juste deux fois dans la saison sans oublier des victoires contre Man City, Arsenal et puis un finish 6/1 contre Liverpool à domicile. Mark Hughes rajoute en complément du jeu aérien, un jeu au sol rapide dans les espaces grâce à Arnautovic, Moses et Bojàn sur les côtés puis Waiters, Diouf et Odemwingie en pointe.

 

Cela dit, l’efficacité sur les coups de pieds arrêtés s’effrite, les Potters ne marquent que 9 buts sur phases arrêtées malgré les rentrées en jeu de Peter Crouch. Le géant anglais a réussi une bonne saison en sortie de banc avec 8 buts et en profite pour égaler le record de 46 buts de la tête d’Alan Shearer. Il apporte son expérience en PL (près de 400 matchs disputés), son vécu européen avec Liverpool et ses deux coupes du monde avec les Three Lions. Une nouvelle jeunesse donc pour Peter Crouch qui, avec Diouf et Waiters marquent 27 buts sur les 48 inscrits par Stoke cette saison malgré seulement 39 % de précision devant les buts. Mark Hughes réussit son pari (15V/9N/14D), Stoke progresse, ses joueurs aussi mais le marché des transferts n’a pas encore dit son dernier mot à l’aube de la nouvelle saison 15/16.

 

 

Quid de l’intersaison ?

 

On aurait pu s’attendre à plus de départs. Beaucoup de joueurs se sont révélés ou ont confirmés cette saison, notamment Charlie Adam, Steven Nzonzi, Mame Biram Diouf. Les départs enregistrés pour le moment se limitent à Steven Nzonzi, parti à Séville, Asmir Begovic à Chelsea, Robert Huth à Leicester et Victor Moses. Le longiligne français a progressé au fil des années, surtout techniquement en qualité de joueur box-to-box et n’hésite pas à se projeter aux avant-postes. Il fera défaut au milieu de terrain mais Stoke a parié sur le jeune néerlandais Marco van Ginkel prêté par … Chelsea, encore eux. Le milieu de terrain va connaître son 3e club en 3 ans et devra vite s’adapter au rythme et à l’engagement de la PL, lui qui s’est rompu les croisés quelques semaines après son arrivée à Stamford Bridge. Victor Moses a fait le chemin inverse et postule pour une place dans l’effectif des Blues qui récupèrent également le portier bosnien Asmir Begovic. Par ailleurs, l’effectif enregistre l’arrivée de deux défenseurs, Glen Johnson (ex- Liverpool, libre) et Phillip Wollscheid (ex-Bayer Leverkusen). Ce dernier remplace numériquement son compatriote Robert Huth parti chez le voisin du Stoke-on-Trent, Leicester. L’allemand pourrait constituer une bonne paire défensive avec Ryan Shawcross, qui n’a pas toujours eu bonne compagnie jusque-là.

 

Au poste de gardien, Jack Butland, jeune espoir anglais sera promu n°1 et puis secondé par Shay Given qui vient libre en provenance d’Aston Villa. Une bonne opportunité pour Butland de prouver en PL et donc un nouveau gardien potentiel pour la sélection. Dernière arrivée en date, Joselu, milieu de terrain espagnol, 25 ans, Hanovre, 1m 91, soit le même profil que Steven Nzonzi, pour 5,75 millions de livres. C’est son remplaçant naturel. Reste à voir le rôle que jouera Van Ginkel sachant que Glen Whelan et Charlie Adam restent indémodables au milieu de terrain. Ce n’est surement pas fini, le secteur offensif, certes efficace, a besoin de créateurs, ce que n’apportent pas assez Bojàn et Arnautovic, seuls dépositaires du jeu offensif avec Charlie Adam. Les pistes actuelles se tournent vers l’ukrainen Andriy Yarmolenko (Dynamo Kiev), Edin Dzeko ou Balotelli pour anticiper l’apogée de Crouch et Xherdan Shaqiri en lieu et place de Victor Moses.

 

Mark Hughes a relancé Stoke dans une nouvelle dynamique de jeu et une politique sportive ambitieuse. Les Potters s’installent en première moitié de classement depuis deux ans grâce à un recrutement intelligent qui suit la logique pécuniaire de la PL mais reste tout de même assez cadré. Avec un effectif qui perd son anglicisme d’antan, Stoke City peut se permettre de franchir une nouvelle marche cette saison : lutter pour accéder au cercle très fermé du Top 8. Britannia Stadium n’en demande pas moins, la Premier League non plus.

 

 

Bluvist (spécialiste PL)

Photos: Gettyimages

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