La chine, nouvel eldorado du football ? (1/2)

Malgré une évidente hégémonie de l'Europe sur le marché des transferts, les grands clubs du vieux continent ne sont plus les seuls en mesure de séduire les stars de la discipline. Après les Etats Unis , et le Qatar , c'est au tour de la Chine de se faire un nom dans l'industrie footballistique mondiale. Porté par son image de nouvelle terre promise du foot, le pays dispose d'arguments convaincants pour attirer de grands noms dans ses filets . Que se soit pour y trouver un gros chèque ou un moyen de se (re)lancer, une chose est sûre: les vedettes du ballon rond ne vont pas être déçues du voyage!

Chinese Super League , l'histoire d'une belle renaissance

" C'est pour renaître ailleurs qu'ici-bas on succombe " - Victor Hugo.

Le championnat chinois a toutes les cartes en main pour devenir le championnat en vogue de ces prochaines années. Pourtant , accablée par des scandales de matchs truqués ( fixed-match) , et , bousculée par une opinion publique défavorable (accentuée par les piètres résultats de la sélection nationale) , la ligue a bien failli ne jamais prendre son envol. Délaissé par les sponsors et investisseurs, le projet d'une Chinese Super League XXL a sérieusement été remis en question , quand les deux principales têtes d'affiches du championnat - Didier Drogba et Nicolas Anelka - ont résilié leur contrat avec le Shangai Shenhua, abandonnant ainsi un navire sur le point de sombrer. Écœurés par les scandales et la médiocrité dont fait preuve la sélection nationale ( 83 ème nation FIFA ), les supporters chinois se sont peu à peu détournés du football et de la Super League.

Heureusement pour les amateurs de ballons ronds, en 2010, le gouvernement chinois intervient pour purifier le football, gangrené par les matchs truqués, les paris illicites et les arbitres corrompus . C'est ainsi que des dizaines de dirigeants (dont l'ex-président de la ligue CFA , Xie Yalong) , footballeurs et arbitres corrompus (dont le président de la ligue des arbitres,Li Dongsheng) ont été arrêtés, dans le cadre d'enquêtes impliquant des matchs truqués . Lourdement handicapé par une corruption endémique et une formation peu développée , le championnat chinois a donc du faire peau neuve , pour rendre sa crédibilité et son éthique à ce sport. Aujourd'hui, alors que la Chinese Super League attire de plus en plus de stars , le projet semble enfin sur de bons rails .

Guangzhou Evergrande, berceau d'une Super League 5 étoiles

L'histoire du championnat chinois semble liée à celle d'un club : Le Guangzhou Evergrande. En 2009, alors qu'il est impliqué dans les affaires de matchs truqués, le club de Guangzhou Pharmaceutical est immédiatement relégué en Chinese League One (2ème division). L'histoire de ce club de Canton (province du sud de la chine) aurait pu s’arrêter là, si un investisseur fortuné ne lui était pas venu en aide. En effet, dans la foulée de sa relégation, le club est racheté par le groupe immobilier Evergrande Real State, qui injecte des fonds conséquents dans cette union (qui a ainsi donné son nom au Guangzhou Evergrande ) .

A la tête du groupe Evergrande Real Estate, Liu Yongzhuo a pris en main le club en février 2010, l'a fait remonter et oeuvre depuis 5 années à le faire changer de dimension. Son but ultime étant que son club devienne un " Chelsea " Made in China. Cependant, on ne devient pas un club comme Chelsea en 1 jour, et encore moins en Chine , où le football est synonyme de corruption. Pourtant , en juillet 2011 , la révolution Evergrande est en marche. En offrant à Dario Conca (milieu offensif argentin de Fluminense) , le salaire démentiel de 10,6 millions d’euros par an, le club de Guangzhou Evergrande fait entrer bruyamment le football chinois sur la scène internationale.

Durant l'été 2012, Lucas Barrios quitte le Borussia Dortmund pour s'offrir à son tour un challenge lucratif du côté de canton, tandis que l'entraîneur Soo est remplacé par le charismatique Marcello Lippi. Après le départ de Barrios pour le Spartak Moscou, l'effectif a été renforcé par les arrivées d'Alberto Gilardino et Alessandro Diamanti, deux expérimentés piliers de la Squaddra Azzura et nouvelles têtes d'affiches de la Ligue. Le changement d'entraîneur semble être un nouveau tournant pour le club, qui remporte en 2013 sa première ligue des champions asiatique face à Séoul et s'adjuge une nouvelle fois le titre de champion de Chine. Lorsque Marcello Lippi quitte le club en 2014, les dirigeants chinois décident d'embaucher un confrère italien pour le remplacer, et voit en Fabio Cannavaro, (ballon d'or 2006) le parfait successeur de Marcello Lippi.

Aujourd'hui, si le club a changé de bannière, il conserve néanmoins sa stratégie de recrutement. Alors qu'il a troqué l'entraîneur italien contre l'expérimenté technicien brésilien Luis Felipe Scolari, le président continue de dépenser à tout va sur le marché des transferts. Avec le départ de Gilardino vers la Fiorentina, le club se renforçait dès cet été en enrôlant Paulinho (Tottenham- contre 14 millions d'euros) et Robinho. Ainsi, cette année, le Joga Bonito brésilien semble avoir envahi Guangzhou, qui comptait déjà 4 brésiliens dans ses rangs (Elkeson, Ricardo Goulart, Alan et René ) .

Maxime Louart

Photos:Gettyimages/Dailymail