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Ligue des Champions / Europa League : des derniers carrés de folie !

Ligue des Champions / Europa League : des derniers carrés de folie !

Real Madrid, Manchester City, Atlético Madrid et le Bayern Munich sont les derniers survivants de cette édition de Ligue des Champions. Quant à l’Europa League, les ultimes rescapés sont Villareal, le FC Séville, le Chakhtar Donetsk et Liverpool. Ces dernières équipes ne sont plus qu’à 3 matchs d’un titre, et pronostiquer le vainqueur de la Ligue des Champions ou d’Europa League sera une tâche bien compliquée, tant les équipes à ce stade de la compétition se valent par leurs qualités respectives. Analyse des demi-finales.

 

Va-t-on avoir 2 finales 100% espagnoles dans les Coupes européennes cette année ? En tout cas, la Liga démontre encore sa suprématie en plaçant 4 de ses représentants dans les 2 derniers carrés. La Premier League est encore présente avec des équipes auxquelles on ne s’attendait pas forcément, en compagnie d’une écurie de Bundesliga et de Pari-Match League. Ces équipes venant d’Angleterre, d’Allemagne ou d’Ukraine vont essayer de stopper les équipes espagnoles, d’autant plus que ces dernières se sont éliminées seulement entre elles (le Barça par l’Atlético ; Valence par l’Athletic Bilbao ; Bilbao par Séville).

 

 

Ligue des Champions : un beau plateau, en particulier un Atlético-Bayern très attendu

 

Les véritables absents de marque sont le FC Barcelone éliminé logiquement par l’Atlético Madrid au tour précédent et la Juventus Turin éjecté en 1/8ème de finale par le Bayern Munich après un final rocambolesque. Ce dernier carré se tient alors sans les 2 derniers finalistes de la dernière édition. Toutefois, le Real Madrid et le Bayern Munich restent des prétendants à la victoire finale et sont des habitués de la demi-finale. En revanche, c’est moins le cas pour l’Atlético Madrid même si les Rojiblancos ont véritablement les capacités de soulever la coupe aux grandes oreilles et sont aussi favoris que les deux premiers cités. Du côté de Manchester City, ça sera une découverte. En effet, les Citizens atteignent pour la première fois de leur histoire le stade de la demi-finale de la Ligue des Champions. Et si on regarde la qualité des 4 équipes, Manchester City semble un cran en-dessous de ses 3 adversaires : la différence se fait notamment au niveau de l’effectif, en particulier le secteur défensif. Il est certain que Kun Aguero va devoir élever son niveau de jeu, et que son partenaire, probablement le joueur principal de l’équipe, Kevin de Bruyne, soit à son meilleur niveau et mène leur équipe vers les sommets. Quant aux 3 autres, les équipes se valent avec chacune leurs qualités et leurs défauts.

 

Le duel Real Madrid-Manchester City voit clairement le Real Madrid favori, avec encore un tirage au sort plutôt chanceux pour Cristiano Ronaldo et ses partenaires. D’abord, la forme actuelle des Merengues est très positive, et il y a plus d’assurance de leur côté dans cette 2ème partie de saison après des matchs où le Real a été bousculé (Betis, Grenade, Las Palmas). De plus, la remuntada effectuée contre Wolfsburg va leur donner un peu plus de confiance et d’espoir pour éviter une nouvelle saison blanche. Avec la confiance et le mental retrouvé, cette équipe est soudée et marque beaucoup : le Real a changé par rapport à ces derniers mois, une période dans laquelle le club était en difficulté et quasiment enterré pour le titre de la Liga. Ce n’est alors plus le même Real qu’on a connu en première partie de saison et le club dirigé par Florentino Perez a encore l’avantage de jouer le match retour à domicile en cas de contre-performance à l’extérieur, comme c’était le cas contre Wolfsburg. En terme d’effectif, celui du Real est plus conséquent, ce qui permet à Zidane d’avoir davantage plus de possibilité de mettre en place le système tactique qu’il souhaite, que ce soit en prenant le jeu à leur compte ou s’appuyer sur la contre-attaque avec des joueurs rapides et techniques face à un club anglais qui laissera des espaces. Toutefois, Manchester City a l’avantage d’obtenir le statut d’outsider, et les hommes de Pellegrini ont quand même des ressources pour gêner l’équipe madrilènes, par l’intermédiaire d’un De Bruyne par exemple décisif contre le PSG à l’aller comme au retour. Malgré tout, la tâche s’annonce quand même très rude pour Manchester City, mais n’oublions pas que sur leur banc, il y a Manuel Pellegrini et l’entraîneur chilien affronte cette étape de la demi-finale pour la 2ème fois de sa carrière. La 1ère fois, c’était en 2006 avec Villareal lorsqu’il se fait éliminer d’un cheveu contre les Gunners de Thierry Henry (1-0 à l’aller ; 0-0 au retour). Ainsi, el ingeniero peut avoir les clés pour déjouer le Real Madrid et pourquoi pas réaliser un exploit, après avoir emmené Villareal jusqu’en demi-finale en 2006.

 

 

Quant à l’autre demi-finale, on peut se la représenter comme une assiette de caviar. D’abord, le Bayern Munich de Guardiola très offensif, avec un football léché, maîtrisé et très au point tactiquement. Josep Guardiola veut gagner une troisième Ligue des Champions, mais avec un 2ème club différent, et avec toujours son style qu’il ne trahira jamais. Cette équipe du Bayern est impressionnante dans le déroulement du jeu, dans sa capacité à changer totalement de système tactique en 2 minutes pour exploiter la moindre faille de l’adversaire. Et on n’oublie pas que cette équipe est aussi une machine à but comme le Real Madrid, avec 2.4 buts marqués en Bundesliga en moyenne. En face, une équipe de guerrier incarné et orchestré par l’excellent Diego Simeone, dont la dernière victime des Colchoneros n’est autre que le Barça. Contre le tenant du titre, Simeone a battu aisément Luis Enrique dans la bataille tactique lorsqu’on observe l’ensemble des 2 rencontres. El Cholo a déjà prouvé en 2014 avec un titre de champion de Liga et en étant à 2 doigts de remporter la Ligue des Champions que l’Atlético est un adversaire redoutable. Aujourd’hui, les colchoneros sont des prétendants très sérieux pour remporter le championnat au même titre que le Barça et le Real grâce à un effectif riche, aux tactiques de Simeone, et aussi à la pratique du jeu que le technicien argentin a su faire évoluer. Pour la Ligue des Champions, c’est aussi le cas et voir Diego Simeone, Fernando Torres ou Antoine Griezmann soulever le trophée à Milan ne serait pas une surprise. En effet, l’Atlético joue désormais plus haut, essaie d’étouffer l’adversaire tout en ne trahissant ses valeurs guerrières avec une défense de fer dirigée par l’un des meilleurs défenseurs centraux du monde, Diego Godin. L’Atlético cette saison a aussi démontré qu’il était capable de faire du jeu, produire de bonnes séquences offensives (avec moins d’aisance que le Barça ou le Bayern bien sûr) grâce à un grand Griezmann ou Carrasco. De plus, l’achat de Vietto, Correa et le retour d’Oliver Torres n’est pas anodin et Simeone prépare déjà l’avenir, peut-être pour transiter vers un jeu un peu plus offensif. En tout cas, les 2 équipes ont chacune un banc de très bonne qualité et on aura 2 oppositions de style, qui plus est avec 2 grands entraîneurs qui vont nous proposer des tactiques auxquelles on peut être surpris. Le Bayern est placé favori, mais dans ce duel, ça sera sûrement du 50-50, et l’Atlético peut même être considéré comme favori puisque le style de jeu du Bayern lui convient parfaitement. Ce qui est sûr, c’est que c’est la plus belle demi-finale et que le niveau technique et tactique sera ô combien élevé et admirable pour n’importe quel spectateur du football.

 

 

Europa League : Un tableau très homogène promettant du suspens

 

Le Borussia Dortmund était considéré comme le grand favori de cet Europa League logiquement par rapport à la saison effectuée en Bundesliga et la puissance de leur équipe, emmené par Reus, Aubameyang, Mkhitaryan et bien géré par Thomas Tuchel. Naples aussi faisait partie des favoris. Pourtant, ces 2 clubs qui ont une ferveur inégalable ont été bottés en touche par Liverpool en ¼ de finale et Villareal en 1/16ème de finale. Ainsi, le dernier carré d’Europa League nous offre un plateau plutôt homogène avec des équipes fortes, qui ont mérité leur place. Clairement, il est difficile d’annoncer un vainqueur entre ces 4 équipes que sont le FC Séville (actuel double-tenant du titre), Villareal, le Chakhtior Donetsk et Liverpool.

 

Le FC Séville-Chakhtior Donetsk constitue une première demi-finale plutôt sexy, avec 2 clubs qui ont l’habitude du parfum européen et ont tous les deux remportés cette compétitiob européenne. L’actuel 7ème de Liga va avoir du pain sur la planche pour défendre son titre contre le 2ème du championnat ukrainien, toujours dirigé sous les mains de l’extraordinaire Lucescu. Le Chakhtior a révélé beaucoup de bons joueurs comme Fernandinho, Willian ou plus récemment Douglas Costa et Mkhitaryan dont les 2 s’épanouissent aujourd’hui au Bayern et à Dortmund. Le club ukrainien aujourd’hui est moins fort qu’avant mais a toujours de bons éléments, comme l’indéboulonnable Srna ou Ferreyra et Taison. Séville a perdu Bacca l’été dernier (parti à l’AC Milan) mais peut compter sur un effectif bien garni et qui a de la marge à tous les postes, que ce soit en attaque, dans les ailes, dans l’entrejeu ou en défense. Certains joueurs semblent plus fort qu’avant comme Vitolo qui peut prétendre à une place pour l’Euro 2016 avec l’Espagne ou Kévin Gameiro avec la France (et meilleur buteur du club). Séville traverse actuellement une mauvaise passe mais l’Europa League est sa compétition reine et Unai Emery ne compte pas se faire abattre avec ses hommes qui sont sur le terrain de véritables combattants tout en ayant la touche technique qui peut faire la différence, par le biais d’un Banega par exemple. Les 2 équipes sont capables de se projeter vers l’avant rapidement et de mettre beaucoup d’intensité, alors il est certain qu’avec les qualités des joueurs en plus des 2 coachs respectifs, on peut avoir affaire à un match de très haut niveau européen. De plus, le match retour à Sanchez-Pizjuan sera explosif, surtout si le résultat au match aller est favorable au Chakhtior. Et pour les ukrainiens, il vaut mieux pour eux qu’ils assurent dans leur terre car Sanchez-Pizjuan est quasiment une forteresse imprenable, où le Barça, le Real ou Villareal ont abdiqué sur place. Par ailleurs, ce qui donne aussi de l’intérêt à cette double confrontation, c’est qu’elle fait un gros clin d’œil aux deux duels entre les 2 clubs en Coupe de l’UEFA en 2007. C’était en 1/8ème de finale, et les sévillans se qualifient après prolongation (3-2), et derrière, vont réaliser le back-to-back en Europa League en battant l’Espanyol Barcelone en finale, aux pénalties.

 

 

Villareal-Liverpool est sûrement l’affiche la plus relevée au stade de la demi-finale. En effet, on a d’un côté le sous-marin jaune qui réalise une saison satisfaisante. Cela est dû à un effectif plutôt complet avec un banc de qualité et cohérent dans le plan de jeu que veut instaurer Marcelino. Ce dernier est un entraîneur bien moins médiatisé (comme son équipe d’ailleurs) et pourtant, comme beaucoup d’autres coachs, par exemple Valverde (Athletic Bilbao) ou Javi Gracia (Malaga), son travail est très bon. Son 4-4-2 fait de son Villareal une équipe très bien équilibré, qui sait manier le ballon, peut faire des attaques très rapides (grâce à la profondeur apportée par Bakambu qui plante but sur but), et l’organisation défensive est appliquée avec beaucoup de rigueur. Résultat, le sous-marin jaune a réussi à s’imposer face au Real Madrid, tenir en échec le Barça ou encore à prendre 4 points sur 6 à l’Atlético Madrid. Ainsi, Villareal est une équipe qui tient véritablement tête à des équipes prétendantes pour soulever la Ligue des Champions à Milan, et ce n’est pas rien évidemment. Mais d’un autre côté, il y a un grand club, Liverpool, qui se ressaisit bien avec Jürgen Klopp et qui a sorti le favori, le Borussia Dortmund après un match retour d’anthologie. Et justement, le match retour aura lieu à Anfield, pour peut-être un match qui nous transportera dans un autre monde ?

 

En tout cas, Liverpool va mieux en Premier League et se repositionne pour les places européennes après une première partie de saison compliquée. Et cet élan est peut-être provoqué par l’Europa League où Liverpool avant de sortir le club de la Rühr, élimine son ennemi de toujours : Manchester United. Force est de constater qu’actuellement, l’ex-entraîneur de Mayence arrive à tirer profit de son groupe, qui dans l’ensemble, est en-dessous qualitativement de Séville et Villareal. Il y aura du beau monde, en particulier le redoutable milieu de terrain du club qui a vu évolué dans ses rangs Forlan ou Riquelme, composé de Dos Santos, Bruno, Trigueros et Denis Suarez (dont ce dernier risque d’être racheté par le Barça grâce à ses bonnes performances). Mais Liverpool avec les folies de Klopp et le talent de Coutinho, Clyne ou de Firmino peut à nouveau renverser son adversaire et faire la différence à Anfield pour offrir une nouvelle finale à ses supporters, après celle en Coupe de la Ligue anglaise perdue contre Manchester City à la séance de tirs aux buts. A eux de provoquer leur destin.

 

Quentin Marais

Photos: Gettyimages

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